Lutte contre la consommation de protoxyde d’azote

Le protoxyde d’azote présenté comme un simple “gaz amusant”, peut provoquer des dommages irréversibles.

Consommer du protoxyde d’azote, c’est s’exposer à des conséquences potentiellement lourdes pour la santé.


Infos pratiques

Lutte contre la consommation de protoxyde d’azote

Derrière le “gaz hilarant”, un produit perçu comme anodin, se cachent des risques graves et parfois irréversibles pour la santé

Depuis plusieurs années, l’usage détourné du protoxyde d’azote, souvent perçu à tort comme anodin, connaît une progression inquiétante chez les jeunes en Île-de-France.
Les signalements de complications graves, notamment neurologiques, se multiplient, alertant les autorités sanitaires sur un enjeu majeur de santé publique.


Qu’est-ce que le « gaz hilarant » ou « proto » ?

Le « gaz hilarant » souvent appelé « proto », est du protoxyde d’azote (molécule : N2O).

Initialement utilisé à des fins alimentaires, le gaz est vendu, sous la forme de cartouches (pour les siphons à chantilly par exemple) ou de bonbonnes dans les commerces de proximité (épiceries, supermarchés) et sur internet.

Le protoxyde d’azote est une substance addictive pouvant engendrer une dépendance avec des symptômes plus ou moins graves, que la consommation soit occasionnelle ou fréquente.

Quels sont les risques concrets ?

Signes neurologiques :

  • Trouble de la sensibilité type fourmillements ou sensation de brûlures au toucher
  • Perte de sensibilité
  • Troubles de la marche
  • Troubles cognitifs (trouble de la mémoire, du langage, de l’attention, de la perception du monde extérieur)
  • Maux de tête
  • Malaise
  • Vertiges, trouble de l’équilibre

Signes et pathologies cardiovasculaires

  • Caillot sanguin qui se forme dans une veine (thrombose veineuse)
  • Obstruction d’une artère des poumons (embolie pulmonaire)
  • Accident vasculaire cérébral (AVC)
  • Douleurs thoraciques
  • Troubles du rythme cardiaque

Traumatismes & chutes

  • Accidents de la voie publique et de la route
  • Brûlures occasionnées par le gaz très froid

Manifestations psychiatriques

  • Agitation, agressivité
  • Hallucinations visuelles/auditives,
  • Délire paranoïaque
  • Angoisse, anxiété, attaque de panique
  • Tristesse, irritabilité, idées suicidaires
  • Confusion, amnésie (perte de mémoire)
  • Insomnie, trouble des cycles jours et nuits

Les risques pour les autres

  • Le protoxyde d’azote impacte aussi
  • la vie des autres et la société
  • Accidents de la route : perte de contrôle du véhicule pouvant
  • mettre en danger la vie d’autrui.
  • Pollution des sols due aux capsules vides laissées sur la voie publique

Le cadre légal

La loi n° 2021-695 du 1er juin 2021 tendant à prévenir les usages dangereux du protoxyde d’azote, établit un cadre protecteur en prévoyant :

  • L’interdiction de vendre ou d’offrir du protoxyde d’azote aux mineurs, quel que soit le conditionnement, dans tous les commerces ; les lieux publics et sur internet. La violation de cette interdiction est punie de 3 750 € d’amende ;
  • Le fait de provoquer un mineur à faire un usage détourné d’un produit de consommation courante pour en obtenir des effets psychoactifs est un délit puni de 15 000 € d’amende.
  • L’interdiction de la vente ou de l’offre, y compris aux personnes majeures, dans les débits de boissons et les débits de tabac (3 750 € d’amende)
  • Les sites de commerce électronique doivent spécifier l’interdiction de la vente aux mineurs de ce produit sur les pages permettant de procéder à un achat en ligne de ce produit, quel que soit son conditionnement (3 750 € d’amende)
  • Il est également interdit de vendre et de distribuer tout produit spécifiquement destiné à faciliter l’extraction de protoxyde d’azote, tels que les « crakers » et les ballons (3 750€ d’amende).

Campagne de sensibilisation

Face à ce phénomène, les Agences régionales de santé Hauts-de-France et Île-de-France ont lancé une campagne de communication commune à destination des 15-25 ans.

Ses objectifs :

  • Améliorer le niveau d’information des jeunes et de leur entourage sur le protoxyde d’azote et les conséquences de sa consommation ;
  • Atténuer la « désirabilité sociale » de cette substance ;
  • Faciliter le relai vers les professionnels pour parler de la consommation du produit et/ou pour engager un accompagnement voire une prise en charge.