Géothermie

En 1979-1980 s’est produit le deuxième choc pétrolier qui a porté le coût du pétrole à près de 40 dollars le baril (il valait moins de 3 dollars en 1972).


Le troisième choc pétrolier, engendré par la flambée du dollar a de nouveau fait augmenter le coût du pétrole pour la France ; il passe de 1.600 Francs la tonne en 1983 à 2.100 F la tonne en février 1985.


Ces chocs pétroliers sont un élément déclencheur de la filière géothermie en France qui présente 5 qualités par rapport au pétrole :

  • Non polluante
  • Renouvelable
  • Nationale
  • Non indexée sur le dollar
  • Locale
Entre 1980 et 1986 une cinquantaine d’opérations de réseaux de chaleur alimentés par la géothermie seront réalisées en Ile de France.

En réponse aux chocs pétroliers et, solidaire avec l’effort national, dès 1982 l’idée de la réalisation d’une opération de géothermie germe à Alfortville.


En effet, les conditions techniques et urbanistiques sont réunies pour réussir une telle opération dans le sud de la ville. Les forages dans les villes voisines se sont tous soldés par un succès.


Le sud de la ville comporte de nombreux logements sociaux dont certains sont chauffés par des réseaux de chaleur et dont le plus important comporte un chauffage par le sol. Un grand nombre d’équipements publics est regroupé dans le sud de la ville : crèches, écoles primaires, collèges, salles de sport, centre de loisirs…


Une zone d’activité est en cours de ré affectation et un terrain est disponible pour réaliser des forages sans nuisances pour le voisinage et l’environnement. De plus et surtout, les chaufferies et les réseaux de chaleur alimentant la plupart de ces bâtiments sont obsolètes et il convient de réaliser à court terme d’importants travaux pour les réhabiliter ou les mettre en conformité.

En 1983, une étude de faisabilité d’une opération de géothermie sur le sud de la commune d’Alfortville est réalisée avec l’aide de GEOCHALEUR et, après examen de cette étude, le Comité Technique National de la GEOTHERMIE donne son accord pour le lancement des travaux.


Les travaux de forage du premier puits sont lancés début 1986 et la mise en service du réseau géothermique a lieu le 1er octobre 1986.

La ressource exploitée a un débit maximal de 275 m3/h avec une température en tête de puits de 73°C. Cette ressource correspond sensiblement aux prévisions et représente une excellente production d’énergie par rapport aux besoins du réseau de chaleur raccordé.


Toutefois en période de grand froid et en cas d’arrêt de production géothermale, il est nécessaire de faire appel à un complément d’énergie.
Dans un premier temps les chaufferies des deux principaux ensembles de bâtiments ont été conservées pour assurer cet appoint-secours sans alourdir le coût initial de l’opération.


En 1992, elles sont désaffectées après la construction d’une chaufferie centralisée, leur état ne pouvant plus assurer la fiabilité de la production et leurs rejets dans l’air n’étant plus du tout conformes aux normes en vigueur.

Les deux puits du doublet géothermique d’Alfortville ont une profondeur de 1.800 m.
Verticaux sur 400 mètres, ils sont ensuite déviés, leurs extrémités se retrouvant éloignées ainsi de 1.100 mètres.

L’eau géothermale

Une pompe immergée, dans le puits de production, à la profondeur de 165 m puise l’eau géothermale dans la nappe du dogger à 1.800 m sous terre.


Cette eau géothermale arrive en tête de puits à une température de 73°C et deux échangeurs en titane permettent alors le transfert de la chaleur dans le réseau de distribution d’eau chaude vers les bâtiments du sud de la ville.


L’eau géothermale refroidie est ensuite réinjectée dans le sol, par un puits d’injection, grâce à une pompe située en surface. Cette réinjection est en effet indispensable pour protéger l’environnement, l’eau géothermale étant très corrosive, mais aussi pour garantir la pérennité de la ressource. C’est pour ne pas refroidir l’eau géothermale puisée que les puits de production et d’injection sont déviés.


Le premier circuit, d’une longueur de 7 km, alimente des logements pourvus de radiateurs « classiques » et des ballons d’eau chaude sanitaire.


Dans la majorité des réseaux de chauffage urbain, après avoir alimenté en chauffage ce type de logements, l’eau s’en retourne vers la chaufferie, afin d’être réchauffée à une température suffisante pour être réinjectée sur le circuit.


A ce stade, la conception du réseau d’Alfortville est remarquable : sur sa boucle retour, le second circuit, l’eau du réseau ayant perdu une partie de sa chaleur, permet encore d’alimenter en chaleur des logements pourvus de planchers chauffants à eau chaude.


Cette disposition entraine une différence de température entre le départ et le retour de l’eau sur le réseau de près de 40°C ce qui maximalise la puissance fournie par le puits de géothermie.

La géothermie d’Alfortville présente donc un enchaînement ingénieux de différents types de chauffage permettant une exploitation maximale de la chaleur de l’eau géothermale et répondant ainsi aux besoins de la ville d’Alfortville, tout en assurant la meilleure utilisation possible de cette énergie renouvelable.

  • LOGIAL-OPH
  • Ville
  • CCAS
  • Département (Ces Langevin et Blum ainsi que le Lycée Maximilien PERRET)
  • VALOPHIS (OPAC du Val de Marne)
  • Grand Age (Etablissement pour personnes âgées)
  • Communauté d’Agglomération de la Plaine Centrale du Val de Marne
  • R.L.F. (Résidences des Fonctionnaires)
  • Logirep
  • I.C.F. (La Sablière)
  • L’AFTAM (gestionnaire du foyer de travailleurs maliens)
  • Areas 1 et 2 – logements étudiants
  • COPROPRIETES PRIVEES (Cabinet MOUROT, FONCIA , DUPOUY-FLAMENCOURT, G.E.I et SOGEI…) gestionnaires des bâtiments de la SCI Carnot, SCI Les Myosotis, SCI Vert de Maisons, le 5 sente de Villiers ainsi que les bâtiments de l’allée du 8 mai, rue de Rome, rue du petit pont, …)
  • BNP-PARIBAS (Jardins d’Alfortville – ZONE INDUSTRIELLE)

La chaufferie de géothermie