Concert
Conservatoire d’Alfortville

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Assistez au concert « Vous avez dit baroque », autour d’un extrait de la suite d’orchestre « Dardanus » de Jean-Philippe Rameau.


Entrée libre


Réservation obligatoire : 01 41 94 31 60

Infos pratiques

  • Samedi
  • 18h - « Le 148 »

  • Secteur 2
  • Gratuit
  • Concert

Assistez au concert issu d’un extrait de la suite d’orchestre « Dardanus » de Jean-Philippe Rameau.


Jean-Philippe Rameau est un compositeur et théoricien français de la fin de la période baroque et du début du classicisme dont il symbolise l’apogée. Premier théoricien de l’harmonie classique, il s’impose comme une référence.


Son art se déploie principalement dans des œuvres lyriques, en particulier le genre de l’opéra-ballet, et dans la musique pour clavecin.


Fils d’organiste, Rameau fait ses études au collège jésuite des Godrans mais n’y excelle pas, il décide alors de se consacrer à la musique.


A 18 ans, il se rend en Italie pour parfaire son éducation musicale. Il est ensuite nommé organiste à Avignon, puis à Clermont-Ferrand et compose ses premières cantates.


En 1706, Rameau arrive à Paris où il est organiste chez les Jésuites, et étudie l’orgue avec Louis Marchand (concurrent de François Couperin ) ; il commence à publier des œuvres pour clavecin. Il prend en charge des fonctions d’organistes, il compose des motets (musique sacrée) et des cantates profanes, puis il retourne à Paris où il s’installe en 1722. La même année, il publie son ouvrage théorique majeur, le Traité de l’harmonie réduite à ses principes naturels.


De façon très novatrice, il présente la musique comme une science et affirme que le principe naturel de la musique réside dans l’harmonie.


La carrière lyrique de Rameau débute seulement en 1733, alors âgé de 50 ans. Il crée Hippolyte et Aricie, Les Indes galantes, Castor et Pollux.


En 1745, il s’illustre à nouveau avec* La Princesse de Navarre* et quatre autres œuvres lyriques ; il devient le musicien officiel de la Cour (compositeur du Cabinet du Roi).


Rameau continuera à composer jusqu’à sa mort.


Dardanus reçut à sa création un accueil des plus mitigés et relança la guerre entre les « lullystes » et les « ramistes », dont la presse de l’époque répercuta les éclats et les injures, au rang desquelles il faut signaler l’apparition du mot « baroque » utilisé pour la première fois par le dramaturge Jean-Baptiste Rousseau pour fustiger Jean-Philippe Rameau.


Dans cette guerre incessante entre les tenants de la musique italienne rassemblés sous la bannière des « lullystes », et les partisans de la musique française, galvanisés par les créations de Rameau, Dardanus se signale par l’exceptionnelle richesse d’une orchestration qui assura longtemps sa survie sous forme de suite orchestrale.


La beauté des parties chorales, en particulier dans la scène des Songes, et la puissance dramatique de plusieurs airs remarquables, où se déclinent toutes les nuances de la passion, compensent les incohérences du livret qui furent partiellement corrigées dans une version remaniée en 1744.


Ajouts et retraits se succéderont jusqu’à la version définitive de 1760, pour tenter d’atténuer les invraisemblances qui encombrent la conduite de l’intrigue, inspirée de quelques vers de l’Enéide de Virgile.


Dès la version de 1744, le rôle-titre gagne en intensité. Dardanus, captif, bénéficie d’un saisissant monologue dans la solitude de sa prison. Le lyrisme déchirant de son chant douloureux annonce le célèbre monologue de Florestan dans le Fidelio de Beethoven.


La partition tant de fois modifiée offre quelques-unes des plus belles pages de Rameau dont le talent ne se réduisait pas à celui d’un brillant théoricien, symbole parfait de l’esprit classique français aux yeux du philosophe Hyppolite Taine.


Principal artisan du renouveau du théâtre lyrique français, Jean-Philippe Rameau s’imposa contre les attaques des partisans de la musique italienne, au nombre desquels se trouvait Jean-Jacques Rousseau, par son sens de la beauté mélodique et sa recherche de « la vraie musique » qui était pour lui « le langage du cœur ».